Son rôle, ses ambitions, le mercato, Jean-Michel Aulas : les confidences de Santiago Cucci, le futur président exécutif de l’OL

Par Dahbia Hattabi
8 min.
Son rôle, ses ambitions, le mercato, Jean-Michel Aulas : les confidences de Santiago Cucci, le futur président exécutif de l’OL @Maxppp

L’heureux élu. À 53 ans, Santiago Cucci va devenir d’ici très peu de temps le prochain président exécutif de l’Olympique Lyonnais. Père de cinq enfants, cet homme a un parcours professionnel brillant dans l’univers de la mode. Passionné de ballon rond, il est prêt à aider John Textor et les Gones à retrouver les sommets.

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Un rôle taillé sur mesure. À 53 ans, Santiago Gucci va enfiler d’ici très peu de temps le costume de CEO de l’Olympique Lyonnais. Avant cela, ce Basque a brillamment fait ses preuves dans l’univers de la mode où il a notamment occupé des rôles importants pour des marques très connues telles que Quiksilver ou Tommy Hilfiger. Puis, il a été vice-président de Levi’s avant de devenir le CEO de Dockers (Levi Strauss & Co). Une belle ascension de la part de celui qui se définit comme un "citoyen du monde". «Même si je suis Basque, mon père est Espagnol, ma mère est Française, ma femme est de Tahiti mais elle est née à Barcelone. Nous avons cinq enfants et je leur dis toujours que nous sommes des citoyens du monde», nous a avoué cet homme qui a vécu son rêve américain.

Des podiums aux terrains de foot

«Si vous regardez mon parcours, j’ai toujours travaillé dans des boîtes américaines. Récemment, j’ai habité durant cinq ans aux Etats-Unis.» Un pays qu’il va quitter, lui qui a d’ailleurs mis en vente sa maison à San Francisco. Il va s’établir à Lyon, où il a déjà trouvé un appartement. Santiago Cucci, qui a intégré Eagle Football très récemment, ne pouvait pas dire non à cette belle opportunité. «Travailler dans le foot n’a jamais été un objectif. Je crois beaucoup au destin, ça s’est présenté comme ça et je ne serais pas venu si je ne pensais pas que je pouvais apporter quelque chose au projet. En parlant avec John Textor et son équipe, ainsi que les équipes ici, je me suis dit que je pouvais avoir un rôle à jouer. Encore une fois, ce n’était pas du tout une ambition. Je suis un passionné de foot et j’ai toujours fait les choses qui me passionnait le plus durant ma carrière.»

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Proche de Bixente Lizarazu, avec lequel il partage une passion pour le vélo, et Ludovic Giuly, le futur homme fort de l’OL est heureux de mener ce nouveau projet. «Je suis ravi d’être là. Je trouve que c’est un super projet. Ce club est unique. Il a une vraie culture, un palmarès ainsi que des outils magnifiques, exceptionnels et uniques. Je pense que c’est un club qui a des valeurs qui représentent vraiment les Lyonnais. Dans les clubs ambitieux, c’est quelque chose d’unique. Lyon est une ville unique et un club unique. Quand vous pensez à Lyon, vous pensez à l’OL et vice-versa.»

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Un futur CEO prêt à mouiller le maillot

Il poursuit : «contrairement à ce que j’entends, Eagle n’est pas un fond mais le propriétaire de quatre clubs. Le projet est juste génial : permettre par exemple à un gamin de Botafogo de venir en Europe grandir à Molenbeek avant de venir à l’OL (…) Quand tu es à plusieurs, tu apprends. Ce projet global a beaucoup de sens et il m’éclate.» Santiago Cucci en a dit plus ensuite sur son rôle. «En arrivant ici, je peux faire le bon pont entre un actionnaire américain, passionné, compétent et ambitieux pour le club; et l’exécution de tout ça avec toute l’équipe, qui est passionnée également. Il y a beaucoup de qualité autour du club. Il y a plus de 600 salariés qui tous les jours se donnent du mal pour faire fonctionner le club. Je serai le représentant du projet et de tous ces salariés qui poussent pour que l’équipe première puisse avoir les meilleurs résultats. »

Celui qui va mettre entre parenthèses ses activités pour Eagle Football afin de se concentrer à "1000% sur l’OL" a précisé ensuite : «le rôle de CEO est de définir une stratégie, d’avoir une bonne équipe et assumer son exécution. Est-ce que c’est à moi de dire qui on doit mettre en arrière droit ? ce n’est pas du tout mon rôle. Est-ce que c’est à moi de dire si on doit jouer en 4-3-3 ? Non. Mon rôle est d’être bien entouré. J’ai toujours donné une totale autonomie. Aujourd’hui, il y a des gens très compétents à l’OL. Je ne pense pas que ce soit le rôle du président de gérer si on joue en 4-3-3 ou en 3-5-2. Ce n’est pas du tout mon rôle.»

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Crédit photo : OL_Damien LG

Une relation étroite avec John Textor

Il travaille main dans la main avec John Textor, qu’il connaît vraiment depuis un mois. Mais les deux hommes se connaissent depuis un peu plus longtemps par le biais d’amis ou intermédiaires. «Quand vous avez un actionnaire propriétaire, c’est sûr que vous ne pouvez pas dire je ne vous écoute pas. John est super compétent. Il a bien réussi dans la vie et il a bâti une solidité financière qui lui a permis d’investir dans des clubs de foot. Il a un projet super intéressant car ça ne va pas s’arrêter là. C’est normal qu’il s’assure derrière que l’on travaille dans le sens qu’il veut. L’exécution du quotidien est forcément lyonnaise. Il a beaucoup de choses à gérer.» Les récents soucis avec la DNCG, qui a encadré la masse salariale de l’OL et les transferts l’occupent.

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Mais Cucci a bon espoir. «Les équipes ont fait un travail pharaonique et professionnel. On a montré de manière très factuelle toutes les ressources qu’on avait et je constate qu’on en a pas tenu compte. Maintenant, il y a deux options. L’une d’elles est de se dire qu’on n’a rien à cacher, qu’on va travailler avec eux et je serai ravi de leur montrer qu’on est très professionnel. On a un projet qui est réaliste par rapport à la situation. Mais il y a beaucoup de gens qui ont travaillé autour. Cela nous met dans une position qui n’est pas très agréable vis-à-vis de nos partenaires, de nos joueurs. Donc je pense qu’on va regarder sérieusement notre option de faire appel. Encore une fois, par rapport au respect du travail qui a été fait, pour le respect de nos supporters et de nos équipes, ça vaut le coup d’aller se battre et montrer qu’on a été très sérieux sur ce dossier.»

Une feuille de route pour le projet et le mercato

Cela permettra aussi d’avancer encore plus sur le mercato et la stratégie globale. «On a une feuille de route. Je pense que ce projet est un projet de connexion avec les joueurs, les 600 employés, les valeurs, les fans. On a probablement les meilleurs fans de France. C’est aussi une connexion avec une réalité financière, qui nous oblige à être malins. On a de gros moyens. Aujourd’hui, il y a aussi l’Arena qui arrive. Etre malin, ça ne veut pas dire faire des économies à tout prix, mais acheter au meilleur prix et vendre au plus haut, c’est ça l’idée (…) On a un effectif, on a une ambition. On va garder une équipe compétitive. Si on a des offres intéressantes, on le regardera avec intérêt.»

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Mais le but ne sera pas de dépeupler l’effectif de Laurent Blanc, qui devra faire mieux que l’an dernier. «Il va falloir plus gagner que perdre, ça c’est sûr. Mais encore une fois, on a l’ambition de construire une équipe qui soit très compétitive et qui va et doit jouer le haut de tableau. Il faut qu’on remette le club à sa place et sa place c’est dans les tops équipes françaises. C’est sûr, ne serait-ce que pour nos supporters et le projet de l’équipe. L’équipe est ambitieuse et a l’envie de gagner le plus de matches possibles. On veut être en haut du classement ce qui nous permettra d’être européen.» Mais Santiago Cucci y croit.« Ça fait 3-4 semaines que je suis là. Ma première impression est que c’est un super club, une super structure. J’ai été au centre d’entraînement à midi, c’est unique.»

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Cela est notamment dû au travail colossal de Jean-Michel Aulas. Un homme qu’il tient en haute estime. «Je n’ai pas eu le temps de lui parler. J’ai beaucoup de respect pour la personne et encore une fois je ne suis pas président et propriétaire comme il l’a été. Ce n’est pas le même statut. Je ne suis pas Jean-Michel. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a fait pour ce club sinon on n’en serait pas là. Il a fait de grandes choses.» Passer après lui, qui a été le président durant 36 ans, n’est donc pas forcément évident. Mais Santiago Cucci est bien dans ses baskets et prêt à enfiler sans problème son futur costume.

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«Je n’ai pas la pression car je ne suis pas Jean-Michel Aulas. Je ne suis pas quelqu’un d’autre. Je suis Santiago. Avec ses qualités et ses défauts, son expérience, sa connaissance du monde des affaires, de la manière de faire des affaires françaises et sa passion pour le football et son humilité par rapport à tout ça. Qu’est-ce que c’est que d’avoir la pression ? Si la pression c’est de me dire je tremble sous la table parce que c’est beaucoup d’être à cette position, je n’aurais pas accepté ce poste. Je le fais parce que je suis convaincu de la réussite du projet, car j’ai des gens qui sont compétents autour de moi et que ce club est unique. Quand je parle avec Laurent (Blanc) et qu’il me parle de son projet, je pense qu’il y a tout pour réussir.» À lui de jouer !

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