PSG : les joueurs espagnols sous QSI, entre faux espoirs et désillusions

Par Jordan Pardon
4 min.
PSG : les joueurs espagnols sous QSI, entre faux espoirs et désillusions @Maxppp

En s’engageant avec le PSG, Marco Asensio est devenu le 10e joueur espagnol à rallier la capitale française depuis l’arrivée de QSI en 2011. Jusqu’ici, les expériences de ses compatriotes avaient souvent rimé avec échec, pour diverses raisons.

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Ces dernières années, il suffit de secouer un arbre pour que les joueurs espagnols pullulent au pied de la Tour Eiffel. Outre Marco Asensio, dernière recrue en date du PSG, on dénombrait la saison passée cinq joueurs ibériques dans l’effectif francilien, contingent auquel se greff(ai)ent également Lionel Messi et Achraf Hakimi, international marocain mais né à Madrid. Pour autant, cette forte consonance hispanophone, qui pourrait à première vue s’apparenter comme un médiateur d’intégration, n’a jamais véritablement été gage de réussite. Depuis l’arrivée de QSI, 10 joueurs espagnols – en comptant Asensio – ont rallié la capitale française. Et autant dire qu’il faut racler les fonds de tiroir pour trouver la trace d’une franche réussite. S’il fallait en recenser une, elle reviendrait probablement à Juan Bernat avant sa rupture du ligament croisé du genou en septembre 2020. Dans d’autres proportions, l’autre latéral gauche espagnol, Yuri Berchiche, avait rempli le contrat lors de l’exercice 2016/2017, mais sans pour autant faire tomber de leurs chaises les supporters parisiens, orphelins de Maxwell.

Pour le reste, les fortunes sont assez similaires. Recruté en 2016 en provenance du Real Madrid pour 25 M€, Jesé Rodríguez aura lui été le pionnier de ces échecs à répétition. Dans la Ville Lumière, le joueur issu de la Fábrica (l’académie du Real Madrid) avait connu une longue traversée du désert, disputant seulement 18 rencontres à cheval entre 2016 et 2020. Face à cette situation, l’Espagnol avait même avoué à l’époque avoir «pleuré par moments». Emaillé de prêts infructueux, son passage en France s’était achevé par une rupture de contrat à l’amiable avec son club. Pour des motifs davantage d’ordre somatique, Sergio Ramos n’aura pas non plus affiché le rendement escompté au PSG. Miné par les blessures lors de sa première saison (seulement 13 matchs disputés), la légende madrilène a connu du mieux lors de la seconde, mais sans pour autant convoquer l’épatement des supporters parisiens. Régulièrement apparu en difficulté en Ligue 1, y compris face aux petites pointures du championnat (cf : Auxerre ou Troyes en fin de saison), le défenseur de 37 ans n’a pas été renouvelé par le PSG.

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Une identité de jeu trop différente ?

Mais alors, indépendamment des blessures qui peuvent évidemment freiner un joueur, quels sont les motifs de cette incompatibilité entre le PSG et les joueurs espagnols ? L’idée qui prédomine serait forcément celle d’une Ligue 1 en déphasage avec la Liga. À ce titre, les échecs de Pablo Sarabia ou encore de Carlos Soler, à qui il faudra toutefois encore accorder un peu de temps, pourraient trouver une raison rationnelle. Ce n’est pas un scoop, le championnat de France est assurément plus axé sur l’aspect physique que technique, à la différence de la Liga. En novembre dernier, le milieu de terrain de Manchester City, Rodri, livrait d’ailleurs un constat intéressant, évoquant une affinité technique naturelle avec ses coéquipiers en sélection, tous biberonnés au même style de jeu dans les catégories de jeunes.

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«Quand tu vois les mécanismes de tous les joueurs, en attaque comme en défense, la manière de penser le jeu, d’appliquer les idées de l’entraîneur, à mon avis nous sommes les meilleurs collectivement. Le collectif est plus fort que les individualités. Cela a toujours été la force de l’Espagne. Nous évoluons tous dans un certain style depuis les sélections de jeunes. Quand on arrive en sélection, Luis Enrique applique sa vision du jeu mais à l’intérieur d’un contexte où on baigne depuis des années. Donc c’est presque inné, et cela nous vient naturellement», avait-il confié à L’Équipe . En clair, certains joueurs espagnols pourraient davantage s’apparenter à des joueurs de système, ou de championnat, moins à des produits d’exportation.

Cette idée pourrait alors expliquer les difficultés rencontrées par des joueurs comme Iago Aspas à Liverpool, par Nolito à Manchester City, ou donc comme Soler et Sarabia en Ligue 1. Valeurs sûres de Liga à leur poste, les deux Parisiens n’ont, à date, pas réussi à afficher en France le début de la moitié du commencement de leur qualités aperçues ailleurs. Un potentiel blocage culturel ou tout simplement la difficulté d’adaptation à la vie parisienne pourraient également constituer des éléments de réponse. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que Fabián Ruiz, fort d’une expérience réussie à l’étranger, en Italie, mettrait toutes les chances de son côté pour favoriser son adaptation. En avril, Le Parisien révélait que l’ancien Napolitain comprenait déjà le français et multipliait les sorties dans la capitale pour se familiariser à son tout nouvel environnement. C’était également le cas d’Ander Herrera et de son étonnant mais parfait français. Arrivé en provenance de Manchester United en 2019, l’Espagnol avait connu quelques jolies parenthèses, finalement de très courte durée, avant d’être rattrapé par des problèmes physiques et de partir dans l’anonymat le plus total l’été dernier. À Marco Asensio de mettre un terme à cette série noire des Espagnols à Paris, que seul un homme originaire des Canaries a su enrayer, mais dans une autre discipline…

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